Etude de texte : incipit "Le dernier jour d'un condamné"

I - Identification du texte

Situation du passage : L’incipit est la partie qui inaugure le roman de notre étude, il nous donne des informations majeures sur le personnage condamné à mort, sur son passé et son présent et sur le cadre spatio-temporel. Ce personnage est le  narrateur même ; Il est incarcéré dans sa cellule à Bicêtre, le narrateur se rappelle son passé de liberté mais il se trouve prisonnier de l’idée de sa condamnation.

Caractéristiques du passage

Titre : Le dernier jour d’un condamné(1829)

Auteur : Victor Hugo (1802-1885)

Genre de l’œuvre : Roman à thèse

Type de texte : -narratif descriptif

Focalisation : Interne

Tonalité : pathétique

Personnage : un condamné à mort

II - Hypothèses de lecture :

l’énonciation

de la liberté à la captivité

 l’obsession de la condamnation        

                               

III - Axes de lecture :

1 - l’énonciation

Ÿ - Qui parle ? Le condamné.

Ÿ - A qui ? A lui-même.

Ÿ - Où ? Dans sa cellule à Bicêtre.

Ÿ - Quand ?  La veille de son exécution.

Ÿ - De quoi ? De ses états d’âme à propos de son exécution de sa condamnation à mort.

Ÿ - Dans quel but ? Dans le but de nous faire participer au cheminement de sa pensée et nous rallier à sa cause.

Ÿ - Relevez les indices d’énonciation concernant personne, lieu et temps.

      Les indices de personne (je : première personne du singulier).

      Les indices de temps (voilà cinq semaines, autrefois, maintenant...).

2 - De la liberté à la captivité

Une opposition temporelle permet de structurer le texte

Autrefois	maintenant
liberté « j’étais libre » Une vie normale »un homme comme un autre homme » Epanouissement d’esprit »plein de fantaisie ; riche »	Captivité « je suis captif » »mon esprit est en prison » « Mon corps est aux fers »  « je n’ai plus qu’une seule pensée »

3 - l’obsession de la condamnation

Comment la situation du narrateur est représentée ?

Quelle est l’idée qui le hante ?combien de fois l’expression « condamné à mort  »est utilisée ?

Quel est le procédé qui traduit l’obsession ?                                               

Comment le narrateur qualifie cette idée ?

Abondance des procédés de la caractérisation de  la condamnation traduit l’obsession

adjectifs	verbes	comparaison
Horrible, Sanglant, Implacable Infernale, fatale	me secoue, me glisse, se mêle se colle, épie, reparaît, poursuis	Comme un spectre, Comme un refrain, sous la forme d’un couteau

Champ lexical de l’emprisonnement :

Cachots/prison/grille/soldats de gardes/fer/captif

Description de la cellule ;(sombre humide sale)

Sentiments du condamné

Obsession  de la mort : condamné à mort ! texte encadré par cette idée= idée continuellement présente (omniprésence)=point de départ et d’arrivée de la réflexion.

Anaphore   et gradation croissante :je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude.

Gradation  :une horrible, une sanglante, une implacable idée

restriction ( ne …que) , répétition de « une » = obsession

personnification seul avec elle, de sa présence, son poids : personnage qui rend la mort plus concrète, palpable, présente.

seule jalouse mains se glisse, se mêle, se colle, épie : un être maléfique, ne laissant jamais le personnage tranquille

Comparaison : j’étais un homme comme un autre homme, comme un spectre de plomb.

IV - Synthèse :

L’incipit du texte « Le dernier jour d’un condamné »remplit la fonction de l’exposition car il présente le  personnage principal le lieu, le temps les événements antérieurs ainsi que le thème principal du roman. On a tous les éléments de la mise en place de l’histoire.

L’auteur désir  souligner dès la première page la souffrance morale du jeune condamné qui prend conscience que la fin de sa vie est inéluctable.

En sachant quels sentiments ressent le personnage, l’auteur espère donc toucher le lecteur d’où l’emploi du monologue intérieur pour but de faire comprendre la souffrance liée à la peine de mort et donc convaincre le lecteur de son inhumanité.

thème que ne cessera d’aborder Hugo tout au long de sa vie.